Mobilisation pour l’égalité
14 septembre 2003
À l’occasion d’un point de presse vendredi, la Coalition québécoise
pour la reconnaissance des conjoints de même sexe a lancé un appel
au calme dans le débat sur la légalité des mariages de conjoints de
même sexe. Cet appel survenait quelques jours après la déclaration,
pour le moins surprenante, du cardinal Turcotte qui associait
inceste et mariage, alors que tout le monde sait que l’inceste est
puni par le code criminel et que personne ne propose de changer
cela. «Qu’on arrête de sortir les sorcières du placard et qu’on
passe à une autre époque», a commenté le président du
SCFP-Québec, Mario Gervais.
Une question d’égalité
Depuis 1998, la Coalition québécoise pour la reconnaissance des
conjoints et conjointes de même sexe travaille pour l’égalité
des couples homosexuels. Les efforts de ce regroupement n’ont pas
été vains puisque le gouvernement fédéral annonçait récemment le
dépôt d’un projet de loi sur le mariage, reconnaissant ce type
d’union.
Tous sont censés être égaux devant la loi. Mais, aujourd’hui, il
est toujours interdit aux gais et lesbiennes de se marier. Le dépôt
d’un projet de loi est donc une bonne nouvelle qui laisse entrevoir
un progrès réel en termes de relations égalitaires. Cependant, la
droite religieuse et conservatrice mène, en ce moment, une campagne
virulente contre cet amendement législatif. Selon les plus récentes
indications du leader du gourvernenment en Chambre, Don Boudria, il
est toutefois peu probable que le vote sur ce sujet ait lieu avant
Noël.
Au Québec, nous disons parfois «mariage» pour désigner l’union
civile mais, dans les faits, le mariage n’est possible que pour les
couples hétérosexuels. Cet état de fait n’a aucune justification et
cette institution légale doit être accessible à toute la
population. Il est grand temps que le gouvernement fédéral le
reconnaisse et modifie la loi en ce sens.
Des droits égaux pour tous les citoyens, voilà le fondement de
notre contrat social et le sens de notre Charte des droits. Aucune
discrimination basée sur le sexe, la langue, la couleur de la peau
ou l’orientation sexuelle ne saurait être tolérée. Le progrès
choque toujours les plus réactionnaires. Cela a été vrai pour les
droits des femmes, les droits civiques des Noirs et des communautés
culturelles – et continue de l’être encore hélas -,et on retrouve
cette même opposition aujourd’hui pour les droits des homosexuels.
En plus d’assurer les mêmes droits à tous les citoyens, la
possibilité pour les homosexuels de se marier aiderait à contrer
l’homophobie dont sont victimes les enfants de familles
homoparentales. Une telle législation mettrait fin à la
marginalisation de ces couples.
Face aux attaques de la droite, il est important que les
organisations progressistes- et en premier lieu les syndicats –
réagissent avec vigueur pour défendre l’égalité de tous devant la
loi, notamment en ce qui concerne l’accès au mariage. Que peut-on
faire?
1. S’adresser à son député fédéral. Une
lettre type à l’intention de votre député peut être produite à
partir de ce site.
2. Demander à ses parents et amis de faire de même.(Signalons en
passant que les députés reçoivent chaque jour plus de 200 lettres
des opposants au projet de loi.)
3. Téléphoner au bureau du député pour signaler son appui au projet
de loi.
La Coalition compte parmi ses membres : l’Alliance des
professeurs et professeures de Montréal, l’Association des mères
lesbiennes, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la
Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Conseil central du
Montréal métropolitain(CSN), la Fédération des femmes du Québec
(FFQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du
Québec(FTQ), la Fédération du personnel de soutien de
l’enseignement supérieur (CSQ),le Forum des gais et lesbiennes
syndiqués du Québec, le Syndicat canadien de la fonction
publique(section Québec, FTQ), le Syndicat des travailleurs et
travailleuses des postes (section Québec, FTQ), et la Table de
concertation des lesbiennes et gais du Québec.
Cet article a été rédigé à partir des documents de la Coalition québécoise pour la reconnaissance des
conjoints et conjointes de même sexe.