Dossier de l’équité salariale, L’Université du Québec essaie de contourner la loi !
15 novembre 2001
Montréal, le 15 novembre 2001 À six jours de lentrée en
vigueur de la Loi sur léquité salariale, le réseau de lUniversité
du Québec (UQ) dépose à ses employés des correctifs qui, justement,
nen sont pas. Pour les syndicats des employés du réseau, il sagit
dune tentative délibérée et honteuse de la part de lUQ de
contourner la Loi pour réaliser des économies sur le dos du
personnel de soutien.
« Les dépôts faits par nos patrons sont
dune lâcheté sans précédent dans le milieu universitaire »,
sinsurge Roland Côté, vice-président du Syndicat canadien de la
fonction publique (SCFP) pour le secteur universitaire. « Par
exemple, à lUQAM, et cest la même chose dans les autres
constituantes du réseau, sans même consulter, lemployeur annonce
quil va créer des échelons pour toutes les fonctions du groupe
métiers et services. Cest donc dire que ces emplois, occupés
majoritairement par des hommes, seront moins bien rémunérés à
lavenir. Dautre part, lemployeur baisse les échelles de salaire
de 17 fonctions du groupe bureau, majoritairement occupées par des
femmes », de préciser Roland Côté qui ajoute « la situation
que veut provoquer lUQ sapparente de plus en plus à une
déclaration de guerre aux employés. »
Adoptée il y a quatre ans, la Loi sur léquité salariale doit
permettre, à compter du 21 novembre prochain, détablir les
salaires en fonction des tâches à remplir et des conditions dans
lesquelles un emploi est exercé, et non du sexe de la personne
occupant cet emploi. À titre dexemple, selon une méthode de calcul
par comparaison, méthode reconnue par la Loi, la hausse salariale
pour un emploi de téléphoniste-réceptionniste à lInstitut
Armand-Frappier devrait être de 2,25 $ lheure et, pour un emploi
de commis au traitement des données ou aux comptes à payer,
respectivement de 2,60 $ et 1,67 $ lheure. Mais, à quelques jours
de léchéance, on est encore loin du compte. « On est en droit
de se demander si lUQ ne veut pas tout simplement enterrer
léquité salariale. Si tel est le cas, je préfère prévenir les
patrons de lUQ que ça ne passera pas! », conclut Roland Côté.
Comptant près de 100 000 membres au Québec, le SCFP représente
quelque 15 000 membres dans le secteur de léducation, dont 6 000
dans les universités, principalement des employés de soutien.
Présent dans plusieurs autres secteurs dactivités, comme la santé
et les services sociaux, les municipalités, lhydroélectricité, les
transports urbain et aérien, les communications, les sociétés
dÉtat et organismes publics québécois, le SCFP est aussi le plus
important syndicat affilié de la FTQ.