Cas de cancer inexplicables à St-Hyacinthe – C’EST LE SYNDICAT SCFP QUI A MENÉ L’ENQUÊTE
24 octobre 2001
Montréal, le mercredi 24 octobre 2001 – « La Commission
scolaire et la Santé publique ne voulaient pas nous croire, elles
se sont toutes deux traîné les pieds, elles ne soccupaient pas des
cas de cancer, cest nous qui avons poursuivi lenquête », déclare
Chantal Primeau, présidente du SCFP 3259. « Pendant plus dun an,
la Commission scolaire et la Santé publique ne nous ont pas
répondu, ce nest que la semaine dernière que nous avons réussi à
obtenir une rencontre », ajoute la présidente du syndicat, qui a
remis à la presse un dossier à lappui de ses déclarations.
Rappel des événements
Dès le 15 mars 2000, au cours dune rencontre du Comité de
santé-sécurité, le Syndicat du personnel de soutien (SCFP 3259) a
signalé lexistence de deux cas de cancer du rein chez ses membres.
Ces personnes travaillaient dans le même local du bloc B de la
polyvalente Hyacinthe-Delorme de Saint-Hyacinthe. Le 5 mai 2000,
après avoir poursuivi son enquête, le syndicat a rapporté deux
autres cas de cancer du rein. Âgées entre 40 et 50 ans, les quatre
victimes travaillaient dans la même partie de la polyvalente.
Toutes non-fumeuses, elles vivaient dans des municipalités
différentes et avaient toutes développé le même type de cancer.
En juin 2001, un enseignant décédait des suites dun cancer du
rein; il sagissait du cinquième cas dans la même école. La
Commission scolaire était au courant de ces cas depuis au moins mai
2001. Aucun dossier na été transmis à la Santé publique avant le
24 septembre 2001. Auparavant, en 1995 et 1996, le syndicat SCFP
avait dénoncé, à plusieurs reprises, la mauvaise qualité de lair,
les nausées, étourdissements, maux de têtes et autres malaises
éprouvés par le personnel de la polyvalente, dénonciations qui ont
donné lieu à une intervention et un rapport de la CSST.
La position du syndicat SCFP
Le SCFP dénonce le laxisme de la Commission scolaire et de la Santé
publique dans ce dossier. En mars 2001, un an après que le SCFP ait
rapporté quatre cas de cancer à la commission scolaire, le
secrétaire général, Daniel Camirand, expliquait que la demande
quil avait logée à la Direction de la Santé publique sétait
perdue. Cette lettre navait pas été expédiée à la bonne adresse,
avait-il déclaré ( « Nous navions pas la bonne adresse », Courrier
de St-Hyacinthe, 21 mars 2001). Du côté de la Santé publique, ce
nest que la semaine dernière, soit un an plus tard, quon a daigné
répondre à la correspondance du SCFP du 24 novembre 2000.
« Cest désolant de voir avec quelle légèreté et quel laxisme les
administrateurs de ces deux institutions se sont comportés »,
déplore Chantal Primeau. « Il faut quon fasse la lumière sur ce
qui se passe au plus vite; cest la santé de tous les employés et
des élèves qui est en jeu », a répété la présidente du SCFP 3259.
Une rencontre entre le Syndicat, la Santé publique et la Commission
scolaire vient dêtre confirmée. Elle se tiendra le 9 novembre
prochain. « Je pense quon va se parler dans le blanc des yeux lors
de cette rencontre » a prévenu Luc Chabot, coordonnateur du secteur
du soutien scolaire au SCFP.
Le SCFP représente quelque 15 000 membres dans le secteur de
léducation au Québec. En plus de ce secteur dactivité, le SCFP
est présent dans 10 autres secteurs, entre autres, la santé et les
services sociaux, les municipalités, les transports urbain et
aérien, les sociétés dÉtat et organismes publics québécois,
lhydroélectricité et les communications. Comptant au total près de
100 000 membres au Québec, il est le plus important syndicat
affilié de la FTQ.