TRÊVE POUR LA PÉRIODE DES FÊTESET REJET MASSIF DES DERNIÈRES OFFRES À SAINTE-FOY
20 décembre 2000
Sainte-Foy, mercredi 20 décembre 2000 – Les quelque 200 employés
cols bleus de la municipalité de Sainte-Foy, membres de la section
locale 2360 du Syndicat canadien de la fonction publique, en grève
depuis 13 octobre dernier, ont voté en assemblée générale ce matin
pour un retour au travail dès 14 h aujourd’hui et ce, jusqu’au 8
janvier prochain.
Par ailleurs, ils ont envoyé un message clair
à l’administration de la mairesse Boucher en votant massivement, à
scrutin secret, contre les dernières offres patronales.
De la petite politique sur le dos des cols bleus et des
citoyens
» En rejetant massivement ce qu’on devrait plutôt appeler les
demandes de la mairesse Boucher, nos membres lui disent clairement
qu’ils en ont assez que la mairesse insulte leur intelligence en
claironnant sur tous les toits qu’ils ne sont pas consultés sur les
reculs importants que veut leur imposer la municipalité. Nous lui
disons de cesser de faire de la petite politique sur notre dos et
sur le dos des citoyens de Sainte-Foy « , a déclaré M. Guy Mc
Donald, président du syndicat.
» Disons-nous les vraies affaires. Malgré ses déclarations de
façade, la mairesse Boucher est sur les rangs pour l’élection à la
mairie de la future Ville de Québec fusionnée. Et pour tenter
d’acheter des votes, elle n’hésite aucunement à dilapider les fonds
et les surplus qu’elle a accumulés sur notre dos et au détriment de
la qualité des services aux citoyens de sa propre municipalité au
profit de sa prochaine campagne électorale « , a ajouté M. Mc
Donald.
L’image d’une fermeté démesurée à tout prix
» À l’approche de l’adoption de la loi 170, ce qui fut fait la nuit
dernière, la très grande majorité des municipalités de la grande
région de Québec ont signé des conventions collectives décentes
avec leurs syndicats respectifs. À Sainte-Foy, on se bute à une
mairesse qui veut donner l’image d’une fermeté démesurée à tout
prix. Elle va jusqu’à renier des pans entiers d’une convention
collective qu’elle a pourtant elle-même signée en mars 1998. On ne
lui a jamais mis un fusil sur la tempe pour qu’elle accepte un
plancher d’emploi qu’elle voudrait aujourd’hui déchiqueter par
attrition « , a indiqué pour sa part M. Roger Gravel, conseiller
syndical au dossier.
» Il est difficile de s’expliquer que la mairesse croit qu’elle est
la seule à avoir le bon pas dans le régiment alors que la majorité
des élus de la grande région de Québec ont tenu compte des
paramètres économiques de la région, des ententes dans les
municipalités de taille comparable à la leur, pour s’entendre avec
leurs employés. On demande donc à la mairesse de révéler
publiquement son agenda caché ou de se taire et de cesser de se
faire du capital politique sur le dos de ses employés « , a repris
M. Gravel
Nous sommes sensibles à l’appel des citoyens
» Malgré l’ampleur de la campagne de relations publiques pour
dénigrer notre lutte pour simplement conserver nos acquis, pour
simplement reconduire le statu quo de notre convention collective
en protégeant, notamment, les auxiliaires à statut précaire, nous
entendons et nous sommes sensibles à l’appel des citoyens de
Sainte-Foy devant la dégradation de leur milieu de vie. Si la
mairesse Boucher ne veut pas prendre ses responsabilités devant un
tel délabrement, nous allons les prendre à sa place et c’est là le
sens de notre décision de retourner au travail dès aujourd’hui « , a
fait savoir Guy Mc Donald.
» Enfin, nous faisons confiance au conciliateur au dossier, M.
Pierre Lefèbvre, qui fait régulièrement rapport à la ministre du
Travail sur l’évolution, ou plutôt sur la stagnation du dossier. À
la lumière des règlements intervenus partout ailleurs dans la
région, la ministre doit être tout aussi consciente que nous du
fait qu’en refusant de négocier de bonne foi, ne serait-ce que le
statu quo de la convention collective, la mairesse Boucher, non
contente d’avoir voulu faire dérailler le processus de fusion
municipale, veut perpétuer un modèle de relations de travail marqué
par la confrontation gratuite, modèle depuis longtemps dépassé dans
les autres municipalités de la région « , a conclu Roger Gravel.