Les syndicats des employés de bureau de Cast et Racine au Port de Montréal en grève dès lundi matin !
20 novembre 2000
Montréal, lundi 6 novembre 2000 – Sans contrat de travail depuis le
30 juin 1998 dans le cas de Cast et depuis le 31 décembre 1997 dans
le cas de Racine la trentaine d’employés de bureau, affiliés au
Syndicat canadien de la fonction publique, ont décidé de déclencher
une grève légale générale et illimitée et d’ériger des piquets de
grève à compter de 07h00, le lundi 6 novembre.
Vote de grève
En assemblée générale tenue le 27 octobre 2000, les membres des
deux unités d’accréditation accordaient à leur comité de
négociation respectif le droit de déclencher des moyens de
pressions pouvant aller jusqu’à la grève générale et illimitée au
moment jugé opportun. Forts de ce mandat, les comités de
négociation ont convoqué l’employeur à une dernière tentative de
négocier avant le déclenchement d’une grève.
Malgré l’intervention de M. Jacques Lessard, agissant à titre de
médiateur dans la soirée du vendredi 3 novembre, Cast et Racine ont
maintenu leur intransigeance face à l’implantation de changements
technologiques et, en conséquence, les parties ont dû mettre fin
rapidement aux discussions sans qu’une seule proposition ne soit
échangée.
Cast et Racine : Des compagnies surs
En effet, toutes deux appartiennent à la division C P Navigation du
Canadien Pacific. Par contre les conditions de travail et de
rémunération diffèrent considérablement entre les deux employeurs
et, à travail équivalent, des disparités importantes et
inéquitables sont à la base des revendications syndicales visant à
réduire ces écarts.
« Ces écarts, en plus des salaires concernent la rémunération du
travail fait sur les quarts de soir, de nuit, la fin de semaine de
même que la rémunération en temps supplémentaire. Nous ne pouvons
tolérer de tels écarts qui s’apparentent nettement à une
discrimination systémique à l’égard d’une classe de travailleurs « ,
a fait remarquer M. Claude Lacroix, président du Conseil des
employés de bureau du Port de Montréal (SCFP-FTQ).
Les changements technologiques menacent nos emplois
» L’enjeu principal de la négociation porte sur la protection de la
juridiction syndicale sur nos tâches. C P Navigation, par ses
propositions, veut permettre à ses employeurs de faire effectuer du
travail couvert par l’unité d’accréditation par des personnes
non-syndiquées.
» Cette demande, alliée à l’introduction par la compagnie Racine
d’un système informatisé assurant la gestion des tâches normalement
accomplies par ses commis et à l’intention avouée de remettre la
gestion de ce nouveau système à du personnel cadre plutôt que
syndiqué, confirme les appréhensions syndicales « , a ajouté le
dirigeant syndical..
Déqualification des emplois et clauses orphelins
En effet, bien que le changement technologique ne provoque aucune
mise à pied, l’employeur soustrait aux règles d’attribution prévues
à la convention collective un poste bien rémunéré et valorisant et
le substitue par un poste avilissant et moins bien rémunéré.
Racine et Cast par la suite n’ont qu’à ne pas remplacer les
employés désabusés qui quitteront leur emploi afin d’atteindre
indirectement leur objectif. Cet objectif est d’autant désavouable
que la compagnie Cast propose des clauses orphelins pour les
nouveaux employés, tant sur les salaires que sur les primes et le
temps supplémentaire.
Une décision de gestion au cur du litige
» Pour nous, les syndiqués de Cast et Racine, il ne fait aucun
doute que seule la décision d’un gestionnaire d’écarter le Syndicat
de ces postes est en cause dans le présent litige.
» Les employés auxquels sont confiées ces tâches sont d’anciens
commis qui, afin de conserver ou améliorer leur niveau de
rémunération doivent abandonner la protection que leur accorde le
syndicat et la convention collective. Ces personnes devraient
pouvoir améliorer leur sort sans subir le chantage de la perte de
protection syndicale en se retrouvant à la merci de l’arbitraire
patronal, sans convention collective « , a déploré M. Lacroix.
Les commis déterminés
Les syndicats des commis de Cast et Racine ont tous deux le droit
de faire la grève de façon légale depuis le 27 octobre 2000.
» Nos employeurs sont en train de rater une occasion de contribuer
à l’assainissement des relations de travail dans le Port de
Montréal, surtout en cette période plutôt mouvementée sur les
quais. Mais ils ne nous laissent d’autre choix que celui de
participer activement et légalement aux perturbations actuellement
en cours au Port de Montréal « , a conclu Claude Lacroix.