LE PERSONNEL DU SOUTIEN SCOLAIRE S’OPPOSE FERMEMENT À LA MARCHANDISATION DE L’ÉDUCATION
9 avril 2001
Montréal, le samedi 7 avril 2001 – À l’approche du Sommet
des Amériques et du Sommet des peuples des Amériques, les quelque
100 délégués du Conseil provincial du soutien scolaire
(CPSS-SCFP-FTQ) représentant plus de 7 000 employés de soutien de
16 commissions scolaires dans la plupart des régions du Québec ont
voté à l’unanimité une résolution dénonçant la marchandisation de
l’éducation qui se profile dans le cadre des négociations de la
Zone de libre échange des Amériques (ZLÉA).
L’approche états-unienne : c’est non !
« Nous sommes bien au fait de l’approche états-unienne de
démantèlement des services publics en éducation, du chapitre 10 de
l’accord de libre échange nord-américain (ALENA) qui ouvre la porte
à la marchandisation et à la privatisation des services en
éducation, clause qui risque de constituer un modèle pour l’accord
de commerce des services de la ZLÉA.
« Malgré le secret inacceptable qui caractérise les négociations
actuelles entre les 34 chefs de gouvernement des Amériques, nous
avons de bonnes raisons de croire que le modèle américain va y
prévaloir. Ce modèle, dans la santé tout comme dans l’éducation,
crée un système à deux vitesses. Il ouvre chez nous la porte à
l’arrivée massive d’entreprises étrangères offrant de supposées
solutions au désengagement financier du gouvernement dans les
services publics », a déclaré Claude Bélanger, nouveau président
élu du CPSS.
Les services publics n’ont rien à faire dans les accords
commerciaux
« Nous avons fait des choix comme population au Québec quant au
caractère public et accessible des services, notamment en
éducation. Nous n’accepterons pas que des organismes qui n’ont de
comptes à rendre à personne (OMC, BM, FMI, etc.) viennent imposer
leurs diktats. Ce n’est pas plus acceptable chez nous que dans les
pays où les infrastructures publiques sont plus faibles ou presque
inexistantes dans cet hémisphère américain qui compte plus de 800
millions de personnes.
« Nous avons déjà des avant-goûts de ce que l’intrusion du secteur
privé peut entraîner dans nos institutions publiques. Le pattern
est connu : une entreprise offre ses services en bas du prix
coûtant pour certaines activités (entretien, informatique, services
connexes, etc.) et, au bout de quelques années, l’expertise
publique n’existant plus, cette entreprise a le monopole et peut
alors augmenter ses tarifs sans aucun contrôle public, faute
d’alternative disponible », a ajouté M. Bélanger.
Des motifs concrets pour manifester le 21 avril à Québec
« Plusieurs personnes et organismes tentent de détourner
l’attention de ces enjeux en invoquant des divergences idéologiques
entre continents, entre pays, les mesures de sécurité, le secret
des négociations, etc. En ce qui nous concerne, nous manifesterons
pour le maintien de la qualité de nos emplois, pour le maintien de
services d’éducation publics, pour que les générations qui suivront
puissent bénéficier de services d’éducation publics, de qualité et
accessibles. C’est pour un choix de société que nous allons
manifester à Québec, le 21 avril prochain », a conclu Claude
Bélanger.