COUPURES DANS LE TRANSPORT EN COMMUN À TROIS-RIVIÈRES : LES PLUS DÉMUNIS ÉCOPENT ENCORE
28 novembre 2000
Trois-Rivières, mardi 28 novembre 2000 – Bien qu’à l’assemblée
annuelle du Conseil d’administration (CA) de la Commission
intermunicipale de transport Des Forges (CITF), tenue ce matin, le
président du CA et maire de Cap-de-la-Madeleine, M. Croteau, ait
annoncé que la CITF renonçait à certaines coupures de service déjà
annoncées, la coupure pour les circuits 5 et 8 à partir de 20
heures du lundi au vendredi et à partir de 18 heures le samedi est
maintenue.
De plus, la CITF remanie les circuits 2, 3 et
7 pour tenter de palier à la non desserte du territoire causée par
l’abolition des circuits 5 et 8.
» Une telle décision a pour effet d’augmenter le temps de marche de
même que le temps d’attente des usagers de façon totalement
inacceptable. Les personnes qui ont les moyens de voyager en
automobile risquent d’y recourir davantage alors que les personnes
les plus démunies verront encore leur situation se dégrader « , a
déploré Luc Giroux, président de la section locale 4115 du Syndicat
canadien de la fonction publique (chauffeurs de la CITF).
Une demi-victoire pour la coalition, les usagers et le
syndicat
» Près de 10 000 personnes ont signé une pétition réclamant le
maintien du service actuel tout en prolongeant le service le samedi
jusqu’à 25 heures (01h00) et un service de base le dimanche. Cette
pétition a également reçu l’appui d’un grand nombre d’organismes
totalisant plus de 20 000 membres. Ces personnes appuient toujours
notre démarche aujourd’hui car notre travail de sensibilisation
n’est pas terminé « , a ajouté M. Giroux.
Augmentation des tarifs et manque de vision sociale des élus
» On ne peut que constater un manque de vision sociale chez les
élus alors qu’une fois de plus la hausse de tarifs proposée, de
sept fois supérieure à la hausse du coût de la vie, se fera sur la
tête des plus démunis, soit les familles à très bas revenus, sur
l’aide sociale, les personnes âgées, etc. Les élus font donc payer
aux usagers le manque à gagner généré par la faiblesse même de
leurs contributions à la CITF. En effet, la participation des
municipalités à la CITF est toujours de 15 % moins élevée que la
moyenne québécoise qui est de 37 % « , a expliqué René Fréchette,
conseiller syndical au dossier.
Des solutions réalistes rejetées du revers de la main
Rappelons que le Syndicat des chauffeurs avait proposé
publiquement, le 8 septembre dernier, des solutions en six points
générant des revenus de 709 392 $, auxquelles aurait pu s’ajouter
la mise sur pied d’une loterie régionale de concert avec
Loto-Québec, pour un financement récurrent d’un service de
transport en commun de qualité. Ces solutions n’ont jamais été
prises en compte par la CITF.
» Nos propositions avaient le mérite de faire assumer par les mieux
nantis les fonds nécessaires au maintien et à l’amélioration de
notre service de transport en commun. Mais les élus ont manqué du
courage politique nécessaire dans leurs décisions. Ils n’ont pas
agi en fonction des intérêts des citoyennes et des citoyens, des
usagers du transport en commun mais bien plutôt en fonction de
leurs intérêts politiques et personnels « , a repris Luc Giroux.
Qu’en est-il des élus provinciaux de la région ?
» Les élus provinciaux, avec en tête M. le ministre Guy Julien, qui
s’étaient montrés très favorables à notre proposition au départ,
sont devenus de plus en plus muets au fil du temps. Récemment ces
élus nous informaient qu’il fallait considérer la problématique du
transport en commun dans un ensemble plus large et attendre la
fusion des villes avant de prendre quelque décision que ce soit « ,
a indiqué le président du Syndicat des chauffeurs.
» Après s’être voté de confortables augmentations de revenus de
quelque 9 000 $ à Québec, le message que nos élus provinciaux
envoient aux plus démunis de la région par leur silence, c’est
prenez votre mal en patience et marchez. Nous ne pouvons tolérer
cette attitude et mettrons tout en uvre pour que tant les élus
provinciaux que municipaux assument leurs responsabilités à l’égard
des personnes démunies qui ont aussi qualité d’électeurs. Nous le
leur rappelons aujourd’hui et nous le leur rappellerons à nouveau
le temps venu « , a conclu M. Giroux.